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Lettre de Jacqueline Llorens

La naissance de Birkadem : pour aller plus loin... 


Je suis née le 14 octobre 1944 à Alger, 
de
Marcel Llorens et de Jeanne Dairin-Llorens
Nous habitions au 52 Rue du 14 juillet  à Birkadem.
C'est là que mon grand-père Vincent avait fondé en 1912 les Établissements Llorens
et que mon père a continué l'oeuvre de son père jusqu'en 1962




Établissements Llorens 

Bonsoir,

Jacqueline LLORENS-MIGNIER au clavier ce soir, concerto pour Birkadem, encore et toujours...!
Je viens de retrouver quelques écrits sur Birkadem provenant des archives d'Outre-Mer à Aix-en-Provence.
Ils doivent pouvoir compléter le courrier de Madame Andrée Laragé-Covas :
 
Birkadem est une des plus anciennes communes d'Algérie; l'arrêté de sa fondation date du 22 avril 1833.
Sa création date de 1836 et voici le rapport du Conseil d'Administration émanant de la Direction de l'Intérieur du G.G de l'Algérie :
 
ALGERIE                                                                                                                                    Rapport du Conseil
Gouvernement Général                                                                                                                d'Administration
Direction de l'Interieur
3ème bureau, 1ère section
Colonisation
Village de Birkhadem
n°95
 
Il est formé dans le vallon qui domine le camp de Birkhadem un commencement de village déjà assez important pour que l'administration porte son attention de ce côté et cherche à rendre plus régulier le mouvement qui s'opère sur ce point; sans développer les avantages qui recommandent cette localité bien connue, je me bornerai à rappeler ici :
1°) la situation agréable
2°) la protection du camp
3°) l'existence d'une caserne de gendarmerie
4°) la fontaine très abondante et vraiment remarquable près de laquelle la route passe
5°) enfin cette route surtout qui est celle de la plaine et est appelée à devenir un jour, comme étant la plus facile et la plus directe, la vraie route de Bouffarik et Blidah.
 
Dans le plan et l'étude de configuration du village, il aurait fallu exproprier des maisons et constructions importantes ainsi quedes cultures, ce qui aurait été très onéreux et peu équitable à réaliser.
Dans le plan proposé : un emplacement d'habitations et son jardin plus ou moins étendu que chacun sera libre d'adjoindre à sa maison, mais ceci nécessiterait encore des expropriations.
" il existe bien en avant du village actuel, sur la route d'Alger, 2 propriétés assez importantes dont l'une appartient à la Corporation de La Mecque et Medine, qui est entre les mains du Domaine, et l'autre est contestée par cette Administration à Monsieur Latour-du-Pin, mais la configuration du vallon ne permettrait pas d'y bâtir le village, il a fallu accepter pour l'établir à sa place naturelle, la nécessité de l'expropriation pour tout ce qui n'était pas domanial.
Le nouveau village sera donc assis au pied des collines qui forment le vallon; il présentera sinon un carré parfait, du moins une forme quadrangulaire s'étendant à droite, à gauche, en avant et en arrière du village actuel qui s'y trouvera englobé..."
 
" Le conseil, en approuvant de son appui favorable le plan général de colonisation du Sahel que j'ai l'honneur de lui soumettre, a implicitement approuvé l'établissement à Birkhadem d'une paroisse et par conséquent la construction d'une église et d'un presbytère... puis d'une maison d'école; des établissements, celui du cimetière et quelques travaux de nivellement seront du reste les seules dépenses à faire et la protection du camp me paraît dispenser d'un fossé d'enceinte qui eut augmenté de beaucoup les frais.
 
J'ai l'honneur de soumettre au Conseil à l'appui de ma proposition :
1°) le plan du village projeté
2°) le plan des terres environnantes
3°) un projet d'arrêté qui ordonne d'une part l'expropriation de tous les terrains indiqués au plan comme n'appartenant pas aux Domaines, d'autre part la remise de ces terrains à monsieur le directeur des finances pour en opérer la vente...
 
                                                                                                        Alger le 1er septembre 1842
                                                                                                        Le Directeur de l'Intérieur


Le conseil a adopté ce projet, ce qui n'a pas manqué de produire quelques contestations de colons déjà installés, plus la spéculation sur les terrains à bâtir...
Le village était plus routier qu'à vocation agricole à l'origine, les propriétés environnantes étaient morcelées, comme toutes celles du Sahel, et exploitées et occupées par des Européens qui en ont fait des habitations de plaisance plutôt que des fermes, et ne pouvaient être acquises qu'à des prix hors de proportion avec leurs produits.
Beaucoup de terrains seront donc vendus aux enchères publiques ou concédés de gré à gré.
 
Dans les notes du Gouverneur Général de l'Algérie sur la colonisation du département d'Alger, en ce qui concerne la Commune de Birkadem, on note :

Date de création : 16 novembre 1842
situation géographique : à 10 km au sud d'Alger, sur la RN n° 1, chemin de grande communication n° 13.
Dépenses d'installation :
- Mairie :    23 000 Frs     sur le budget communal
- ecole       71 000 frs                idem
- Eglise + presbytère : 42 000 Frs
- Conduites d'eau, fontaines, lavoirs, abreuvoirs : 60 000 Frs sur le budget communal
- Plantations : 15 000 Frs sur le B.C
 
Chiffre de la population française implantée à l'origine  : 30
chiffre de la population au 31 décembre 1891 :
           1 - Française                                           812
           2 - Etrangère ( indigènes non compris )      320

Date du décret qui a érigé le centre en commune de plein exercice : décret du 31 décembre 1856.


Voilà également ce que j'ai pu retrouver  :

LES ORIGINES DE LA FERME MODELE  :
En octobre 1830, une Société anonyme obtint la location de la ferme dite Haouch-Hassan-Pacha ( située à l'extrémité de la plaine de la Mitidja, avec 1 000 hectares de terres sur les 2 rives de l' Harrach depuis son embouchure ) à l'effet d'y créer une ferme expérimentale. Cette entreprise, dont les résultats ne furent pas heureux, fut le premier essai de colonisation à Alger. C'était la ferme modèle à 3 lieues d'Alger, sur la route de Blida.
 

 RESTAURATION D'UNE CONDUITE D'EAU :        
Extraits de lettres :
 
Une 1ère lettre du Gouverneur Général de l'Algérie à Monsieur le Préfet d'Alger ( 4ème bureau ) datée du 25 octobre 1902 :

" ... sur la nécessité de restaurer une conduite d'eau d'origine turque qui aliment le village en eau potable ."
 
2ème lettre du G.G au Préfet d'Alger  :
" la municipalité de Birkadem a demandé une subvention pour la réfection de la conduite d'eau.
... la canalisation qui dessert Birkadem est d'origine turque, d'une longueur de 4 500 mètres environ, elle est en maçonnerie et les tuyaux sont en certains endroits presqu'entièrement obstrués par les racines des arbres voisins qui ont disjoint les conduites, occasionnant ainsi des fuites importantes.
Le débit était de 280 litres / minute à la source...
Le projet prévoit de la refaire complètement au moyen de tuyaux en fonte.
Dépense évaluée à 57 000 Frs.
Extraits de lettres : 
Mon grand-père Vincent Llorens  a effectué des travaux de réfection de cette conduite d'eau datant de l'époque turque. En fait elle était en poterie de terre cuite.
 
 
Amicales bises d'une Birkadémoise,  

Jacqueline 


Lire aussi le texte :
« La famille Llorens, constructeurs de norias à Birkadem »



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