SOMMAIRE DE "... Les lettres des amis de Birkadem"                                                      

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Le courrier de 

Bernard Vigna et Annette Vigna Pitavy

Birkadem - Aquarelle de Charles Pichon 1936


Suite aux rubriques "La maison dans le Sahel, et  "Le tableau mystérieux",
voici un texte de Bernard Vigna qui met un point final à une quête
qui dura une année complète
(27 mai 2007).

[ 20 mai 2008 - Attention! Le mystère du peintre inconnu est aussi résolu - voir en bas de page ]

Le tableau retrouvé

C’est l’histoire extraordinaire de l’achat d’un tableau, intitulé « scène de rue à Birkadem », que nous venons d’acquérir aux enchères, ma femme et moi, par un concours de circonstances inimaginable avec de multiples intervenants qui tous nous ont permis cette acquisition.

L’histoire commence par une information de mon beau-frère Philippe me disant avoir tapé sur Internet Google « Birkadem » et avoir trouvé un site intéressant de Roger Pérez.

Curieux, je tape de mon côté ce nom de village, qui pour moi évoque des souvenirs tellement forts que je ne cesse d’y penser. En effet, Birkadem (ou Birkhadem) est l’endroit où ma femme Annette a vécu la plus grande partie de son enfance depuis le début de la guerre 39-45, jusqu’après son mariage, où a vécu notre premier fils pendant près de deux ans, et où moi j’ai, avant de me marier, été accueilli par ma belle famille grâce d’ailleurs au frère d’Annette, Pierre, ami du lycée Gautier d’Alger qui m’a fait connaître tous les siens.

Mes beaux-parents avec leurs cinq enfants ont habité la propriété Djenan Caïd el Bab à partir de 1939 jusqu'à l’indépendance, propriété qui, à l'origine, faisait 28 hectares avec une splendide maison turque, appartenant par héritage à ma belle-mère, à la mort de sa mère Madame Arnould. La famille Arnould l'a acquise en 1863, d'après les documents d'archives en possession de la famille. Messieurs Arnould père et fils (Charles) n'ont cessé, de leur vivant, d'embellir cette maison en y apportant une splendide collection de faïences de toutes origines, principalement de Turquie en en conservant son cachet de vieille demeure et en l'agrandissant tout en gardant le style et l'architecture d'antan.
Les Birkadémois appelaient souvent "Djenan Caïd el Bab" la propriété Pitavy du nom de mon beau-père.



Djenan Caïd el Bab - vue d’ensemble de la propriété


Cour mauresque de la maison avec ses faïences

Caïd El Bab 2


Comprenez donc combien Birkadem est pour ma femme et moi un mot magique qui chaque fois qu’on en parle déclenche des souvenirs nombreux et variés.

C’est ainsi qu’en nous inscrivant sur le site de Roger Pérez et par ricochet sur celui de son frère Marcel, et en lisant tout ce que leurs sites contenaient, nous découvrons dans les pages écrites par Georges Levy sur les norias de Birkadem, par hasard une photo d’une aquarelle peinte par un Monsieur Charles Pichon, intitulée « scène de rue Birkadem », qui ressemblait fortement à une des entrées de la maison de mes beaux parents.

Nous n’étions pas les seuls intrigués, puisque Marcel, bien avant que je ne m’intéresse à cette peinture, avait commencé une enquête pour savoir qui était ce Charles Pichon, qu’avait-il peint d’autre, bref une véritable enquête auprès de tous ceux qui de près ou de loin touchent à la peinture. Marcel, toujours grâce à Georges Levy, avait trouvé deux autres aquarelles faites par le même peintre sur Alger, et un pochoir qui ne semblait pas être du même auteur, mais aucune indication sur celui-ci.
Toutefois, toutes les recherches n’aboutissaient qu’à une impasse, le peintre étant inconnu et l’intitulé de l’aquarelle peinte à Birkadem étant des plus imprécises.

Mais Internet est une mine et tous ceux qui s’intéressent à un sujet se retrouvent à un moment ou à un autre. C’est ainsi que M. Hamza Ould Mohand, amoureux du Birkadem présent et passé, habitant lui-même Birkadem, qui parallèlement aux recherches de Marcel et Roger, faisait de son côté pour lui-même et pour les Pérez, d’autres enquêtes pour reconstruire des pans de la petite histoire du village, alla observer les anciennes maisons turques de la région et indiqua alors que cette scène de rue concernait probablement Djenan Caïd el Bab ; ce en quoi il ne se trompait nullement puisque le porche de la maison que l’on voit sur l’aquarelle est l’entrée de l’escalier qui menait à la partie de la maison que nous avions occupée ma femme et moi au début de notre mariage ; ma femme a d’ailleurs ressorti une photo où elle est prise sur la première marche de ce porche.


Caid El Bab 3

Porche de l’entrée de la maison que nous avons habitée avec ma femme,
à comparer avec celui peint par Monsieur Ch. Pichon

Porche - Caîd El Bab


Mais c’est une chose que d’être très intéressé par cette aquarelle, c’en est une autre que de se dire « j’aimerais l’acquérir », sans savoir où elle se trouve et qui la possède.

C’est là encore que les amis et la magie d’Internet ont agi.
N’étant pas un grand spécialiste de la recherche sur Internet, je me suis adressé à une amie, Françoise BB, pro de la « toile » et de tout ce que l’on peut en tirer. Elle a su exploiter les informations qu’avait données Georges Levy à l’origine en disant qu’il avait vu une des  aquarelles à une vente aux enchères en France.
Parallèlement, je mettais à contribution un de mes cousins, qui a été longtemps dans l’atmosphère de Drouot pour savoir s’il avait entendu parler de Pichon et de la vente aux enchères d’une de ses aquarelles. Il me répondit par la négative.
Françoise s’est mise à rechercher qui avait pu vendre un tableau Pichon et en final, elle m’indiqua qu’un commissaire priseur de Toulouse avait mis aux enchères en novembre 2006 le tableau que je recherchais.
Miracle de l’information !!!
Je téléphonais aussitôt au Commissaire Priseur, et je tombais sur la personne qui avait procédé à la vente aux enchères, celle-ci me disant que le tableau n’avait pas trouvé acquéreur. Elle me précisait que le tableau serait remis en vente au cours du premier trimestre 2007, probablement à fin mars. En fait la vente eut lieu le 25 avril 2007. Je mettais de nouveau un ami à contribution, habitant Toulouse pour me représenter à la vente et suivre les enchères à ma place en espérant que le prix d’acquisition resterait dans des limites raisonnables et au pire ne dépasserait pas ce que je pouvais mettre.
Mon ami toulousain qui aime suivre ce type de vente a su bien me représenter et a pu sans renchérir outre mesure, acquérir la toile dans la limite que je lui avais indiquée.

Voici donc l’histoire de ce tableau acquis grâce à une multitude de personnes qui d’Algérie (Hamza Ould Mohand) en passant par Israël (Georges Levy), le Canada (Marcel Pérez) et enfin la France (le site de Roger Pérez,. les amis de Paris, Aix en Provence, St Victor Lacoste, Toulouse), sans oublier celui là même qui est à l’origine de tout, le peintre Charles Pichon, m’ont permis d’avoir ce souvenir qui trône maintenant dans ma salle de séjour.

Ce qui est à souligner, c’est que ce tableau peint en 1936 (date inscrite sur le tableau) revienne à la famille en 2007 alors que personne dans l’entourage de mes beaux-parents n’avait eu connaissance de son existence.
 
Comme m’a dit un ami peintre, ce n’est pas une « Grande aquarelle » ; elle est, dans sa peinture, un peu primitive mais elle a, pour ma femme et moi, un tel parfum de souvenirs qu’elle représente plus qu’un grand Orientaliste.

Je cite pour mémoire tous les sites que le lecteur de cette historiette pourra consulter, qui m’ont permis moi-même de pouvoir vous conter les faits ci-dessus :

http://birkadem.free.fr/ : site de Roger Pérez
http://souvenance2005.free.fr : un des sites de Marcel Pérez
http://souvenance2005.free.fr/Norias/MaisonduSahel/
http://souvenance2005.free.fr/CaidelBab.html
http://www.pages-tambour.com : site de Françoise Bernard Briès
http://www.pages-tambour.com/benegro.html


Un grand merci à tous !


© Bernard et Annette Vigna Pitavy, le 27 mai 2007




La vraie fin de l'histoire

20 mai 2008 -  Le  peintre inconnu était un Birkadémois !

Le peintre enfin retrouvé - Texte de Bernard Vigna, mai 2008


Pour un retour arrière... 

"La maison dans le Sahel", et  "Le tableau mystérieux"


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